jeudi 12 avril 2018

Arnaud Lejaxhe : «Pas normal de jouer sur le synthétique» - Mathieu PELTGEN - L'Avenir

MEIX-DEVANT-VIRTON 7 – WELLIN 1

Arnaud Lejaxhe n’est pas fan des terrains synthétiques


Arnaud Lejaxhe et Wellin en ont pris sept, à Meix. Mais pour le clubman des Jaune et Bleu, le fait de jouer sur le synthétique a faussé la donne.

Arnaud Lejaxhe, vous aviez opté pour un dispositif très prudent à Meix, avec cinq défenseurs. Une tactique pas vraiment payante puisque vous en avez pris sept…


Mais ce n’était que 2-1 à l’heure de jeu. Face à une équipe qui jouait quasiment avec quatre attaquants, deux pointes et deux flancs très offensifs, nous étions obligés d’aborder ce match avec prudence. L’objectif, c’était de garder le zéro le plus longtemps possible et d’inquiéter Meix grâce à l’une ou l’autre phase arrêtée. C’est d’ailleurs de cette manière que nous avons égalisé en début de match.

Le rouleau compresseur méchois s’est vraiment mis en route après la montée de Nicolas Day, plantant cinq buts en une demi-heure. Day, qui était absent à l’aller, vous a impressionné samedi soir?

Non. Une partie de l’équipe commençait à tirer la langue quand il est entré. On lui a donc laissé beaucoup d’espaces. Beaucoup trop, même. Certains joueurs étaient spectateurs. Et si on regarde jouer un garçon de ce niveau, forcément, c’est facile pour lui.

Vous aviez accroché ce même leader à l’aller (1-1). Comment explique-t-on une telle différence au niveau du marquoir entre un match aller et un match retour?

Pour moi, le facteur principal, c’est le terrain. Sur le synthétique, nous avions une chance sur dix de décrocher un résultat favorable contre une telle équipe. Les Méchois s’entraînent sur cette surface toute l’année. Moi, à 30 ans, j’ai dû jouer en tout et pour tout trois matches officiels sur synthétique dans ma vie. Cela fausse un peu la donne. Quand il s’agit du terrain principal, OK. Quand le terrain en gazon est impraticable, OK. Quand les deux équipes sont d’accord, toujours OK. Mais quand le terrain A est dans un excellent état, comme ce samedi, je ne trouve pas normal que l’on joue sur le synthétique. Je n’en veux pas à Meix, qui aurait tort de se priver d’un tel avantage, mais je trouve dommage que le règlement permette ce genre de chose.

Du coup, à Wellin, quand nous recevrons Meix ou une formation du même calibre, nous devrions songer à déplacer le match sur le terrain B, si cela peut nous avantager Pas sûr que ça plairait à notre adversaire, parce qu’il aurait du mal à jouer en deux touches de balle avec la même précision, mais sur le fond, ça revient au même…

Dans ce sens-là, ce serait prôner l’anti-football…
Chaque équipe joue avec ses armes. Si on compare les noyaux des deux équipes, il n’y a pas photo. Il ne faut pas demander à Wellin de développer le même football que Meix. On ne joue pas dans la même cour. On n’a tout simplement pas les mêmes moyens.

Il suffit de regarder notre recrutement pour s’en rendre compte. Pour des questions budgétaires et géographiques, Wellin est incapable d’attirer des garçons d’un niveau supérieur ou même de P1. Les Namurois, ils vont jouer à Rochefort ou à Beauraing. Et, si vous regardez tous les transferts réalisés par Wellin ces dernières années, 95% des recrues viennent de P2 ou P3. Ce qui ne signifie pas que ces joueurs n’ont pas de qualités, bien sûr, mais ce ne sont pas des joueurs chevronnés non plus (NDLR, un seul Wellinois a évolué plus haut qu’en P1, Gilles Schroeder). Ceci dit, si on fait les comptes, je constate que Wellin tape plutôt juste. Prenez un David Lion. Avant d’arriver chez nous, il jouait à Vencimont et personne ne le connaissait dans la province. Regardez où il est aujourd’hui (NDLR, probablement le meilleur joueur de Givry avec Maxime Lambert cette saison).

Vous restez à six points du barragiste, avec un match de retard. Vous croyez encore dur comme fer au maintien?

Non. Nous ne rendons pas les armes, mais nous nous faisons doucement à l’idée que nous retrouverons la P2 la saison prochaine.

Ce serait une troisième descente en six ans, pour vous…
Et même ma quatrième avec Wellin, puisque nous étions déjà descendus lorsque je n’avais que 16 ans. Mais pour les raisons déjà évoquées, le club est voué à jouer au yoyo entre la P1 et la P2. Il n’a pas les moyens d’ambitionner davantage. Quand on monte en P1, on sait très bien qu’on n’y restera pas dix ans.

Mais cela ne vous chagrine jamais de redescendre puisque vous remontez toujours l’année suivante…
Ce n’est jamais gai de connaître une relégation, mais je ne pleurerai pas si on retourne en P2, c’est vrai. Dans les prochaines semaines, nous irons jouer à Saint-Léger et à Arlon un mardi soir. J’aime autant jouer un derby contre Tellin ou aller à Libin…

Si Wellin rebondit à chaque fois qu’il bascule, c’est parce que le club est sain, stable. Avec Fabian (Hayon), nous bouclons notre neuvième saison de rang au club. Mon frère Morgan et Bonma (Wellin) sont là depuis plus longtemps encore. Benjamin (Wigny) et Gilles (Schroeder) sont là depuis quelques années, eux aussi. Tout cela pour dire que les fondations sont solides. Ce noyau dur est vieillissant, certes, mais à bientôt 34 ans, Fabian termine toujours premier quand on fait un cross. Puis quelques petits jeunes sont prêts à prendre la relève (NDLR, Lemaire, Bihain…). Je suis certain que Wellin existera toujours dans cinq ans. Tous les clubs de la province ne peuvent probablement pas en dire autant...