samedi 7 octobre 2017

Hayon ne s’est pas encore dit «Waouh!» - Interview : Mathieu PELTGEN - L'Avenir

SOURCES :  Interview : Mathieu PELTGEN - L'Avenir
À 34 ans, Fabian Hayon entame sa neuvième saison à Wellin.
 Il fait partie des meubles.

Fabian Hayon, début septembre, vous vous demandiez qui allait bien pouvoir marquer des buts pour Wellin. Vous êtes rassuré?


Sur ce point, oui, puisque nous avons déjà inscrit dix buts, ce qui fait nous la troisième meilleure attaque de la série. Le problème, c’est qu’on a la moins bonne défense. Difficile de gagner des matches quand on prend minimum deux buts tous les week-ends…

Cette fragilité défensive vous envoie à la dernière place du classement. Vous êtes inquiet?
Non, je suis plus frustré qu’inquiet. Je suis convaincu que nous valons mieux que nos quatre points actuels. Nous jouons bien au foot, mieux que la saison passée, mais chaque erreur se paye cash. Les treize buts encaissés résultent davantage d’un problème de concentration que d’organisation. Ethe inscrit le but de la victoire à la suite d’un coup franc et la semaine dernière à Marloie, nous prenons à nouveau trois buts sur phases arrêtées. Cela ne peut pas arriver. C’est d’autant plus frustrant que dans le jeu, nous faisons jeu égal avec nos adversaires. On vient de perdre trois fois d’affilée par un but d’écart contre des grosses écuries (NDLR, Libramont, Ethe et Marloie). La preuve qu’il ne manque pas grand-chose.

Vous entamez votre mois de vérité?
Clairement, oui. Arlon, Chaumont, Érezée puis Champlon au programme. Il faudrait prendre neuf points pour se donner un peu d’air.

Cette saison est un peu particulière pour vous: votre entraîneur, Thomas Lebrun, est plus jeune que vous. Il ose vous enguirlander?

C’est d’autant plus particulier que je connais Thomas depuis longtemps. Nous avons fait nos classes ensemble à Rochefort, avant qu’il ne rejoigne le Standard. Puis j’ai rejoué un an avec lui en équipe première, à Tellin. Mais cela ne pose pas de problème d’autorité: à ses yeux, je suis un joueur comme un autre, à mes yeux, il est un entraîneur comme un autre. Le respect du coach a toujours fait partie de mes valeurs. S’il me demande d’aller sur le banc, je vais sur le banc. Sans broncher.

Le respect du coach, c’est une valeur qui se perd, non?
À Wellin, on a de la chance. Les jeunes, je pense à Léo Lemaire et Lucas Bihain notamment, sont à l’écoute. Mais ce n’est pas pareil partout, c’est clair. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes pensent qu’ils n’ont plus rien à apprendre. Ils te répondent «Oui, oui, je sais», mais deux minutes plus tard, ils commettent la même erreur. Puis s’ils se retrouvent sur le banc, ils font la gueule ou claquent la porte.

À 34 ans, vous entamez votre neuvième campagne à Wellin et vous êtes toujours titulaire indiscutable. C’est quoi votre secret?

Je continue à travailler. Et même un peu plus qu’avant. Une à deux fois par semaine, en plus des deux entraînements, je vais courir sur le temps de midi, trente à quarante minutes. C’est indispensable pour garder la forme à mon âge, car la récupération n’est plus la même qu’à 20 ans.

Quel est l’adversaire direct qui vous a posé le plus de problème, durant toutes ces années?
Le premier qui me vient à l’esprit, c’est Patrick Collin. Pas plus tard que la semaine dernière, il m’a donné du fil à retordre. On m’avait dit qu’il n’était pas trop en forme ces derniers temps… Eh bien je peux vous dire que quand il a la même envie que samedi dernier, il est difficile de l’arrêter. Cyprien Breda m’avait aussi laissé une très belle impression, voici deux ou trois ans.

Le champion est connu?
L’an passé, quand on a pris 7-0 à Ethe au premier tour, je me suis dit «Waouh!». Pareil quand nous avons affronté Habay un peu plus tard (5-1). Cette année, nous avons déjà rencontré Oppagne, Marloie et Ethe. Je ne me suis pas encore dit «Waouh!». Sur ce que j’ai vu, ces équipes n’ont pas l’étoffe d’une équipe championne de P1. Donc le titre est-il promis à Meix? Possible. Je n’ai pas encore vu les Gaumais. Ceci dit, une saison, c’est long. L’an passé, tout le monde faisait d’Ethe le futur champion. Les Cassidjes écrasaient tout le monde, puis ils ont tout perdu en l’espace de huit jours, début mars, en réalisant un 0/6 contre Wellin et Bastogne.

Dernière question: avec votre ancienneté, vous devez avoir une sacrée enveloppe à Wellin, non?

(rires). Les augmentations liées à l’ancienneté, ça ne fonctionne pas dans le football. Dans mon cas, c’est même plutôt l’inverse, mais je ne vais quand même pas chicaner parce que mes primes sont rabotées de quelques euros. Je comprends ces réductions budgétaires. C’est de plus en plus difficile pour tout le monde. Wellin est un club familial, sain et bien géré et je m’en réjouis. Ce n’est pas un hasard si, à chaque fois qu’on est descendu, on est remonté aussi vite.