mercredi 15 avril 2015

Dave : « Aucune star dans mon groupe »

Interview : Mathieu PELTGEN - L'Avenir

Troisième titre en six ans pour Gaëtan Dave.Le deuxième avec Wellin. Mais cette fois, le coach des champions n’entend plus faire l’aller-retour.

En six années de coaching 
(trois à Hargimont, trois à Wellin), Gaëtan Dave 
a connu trois titres, un tour final 
et une demi-finale de Coupe

Gaëtan Dave, vous êtes sorti du lit à quelle heure, lundi matin?
Tôt, très tôt. 6h45. Je donne des stages cette semaine. J’ai quitté Wellin à 23h30, dimanche soir.

Lors des pronostics d’avant-saison, vous ne placiez pas votre équipe sur le podium. C’était du bluff ou de la modestie?

Ce n’était pas du bluff. On sortait d’une très mauvaise préparation. Je me souviens même avoir demandé à mon capitaine (Nicolas Bonmariage) si cette troisième année à Wellin n’était pas celle de trop, pour moi. J’ai dit à mes joueurs que s’ils continuaient de la sorte, en s’entraînant à moitié, ils allaient droit dans le mur. Heureusement, ils ont parfaitement réagi.

Ils ont néanmoins perdu le premier match de championnat, à Neuvillers…
C’est vrai, mais ce revers ne m’a pas inquiété. Nous avons démarré la saison avec beaucoup d’absents. Nous nous sommes d’ailleurs inclinés à Salmchâteau (P3), en Coupe, en septembre. Si on rejoue ce match aujourd’hui, on leur en passe dix. Dès que nous avons été au complet, nous avons atteint notre vitesse de croisière.

Deuxième titre avec Wellin pour Fabian Hayon, 
à gauche. Le capitaine Nicolas Bonmariage, 
à droite, fait encore mieuxil a fêté son troisième 
sacre ce dimanche (2009, 2013, 2015), 
tout comme Morgan Lejaxhe et Stéphane Dubois

Et vous n’avez jamais été inquiétés: 22 matches, 20 victoires, un nul, une défaite. Wellin s’est ennuyé, en P2?
Non, car on apprend toujours. Mes garçons ont progressé. Je n’ai aucune star dans mon groupe, mais un bloc solide. On sent que le collectif est mieux huilé qu’il y a un an. Je pense qu’il n’est pas prétentieux de dire qu’aucun de nos poursuivants ne nous a mis en danger. Au premier tour, on s’est imposé 1-4 à Poupehan. On pouvait gagner 1-7. Contre Ochamps, on gagne 5-2. Face à Libin, la victoire a mis du temps à se dessiner (2-0), mais nous étions supérieurs dans le jeu. Après ces trois matches, on a compris que ça sentait bon. Il restait à bien redémarrer après la trêve. On l’a fait.

Parfois avec un groupe diminué…

Effectivement. Contre Saint-Pierre, nous étions treize sur la feuille, avec moi. À Bercheux, idem, et on gagne 0-6.

Ceci signifie que Wellin va devoir beaucoup transférer cet été?

Non. J’ai toujours préféré la qualité à la quantité. Dix-neuf, vingt joueurs, c’est assez. À quoi bon avoir un groupe de 26 joueurs si c’est pour faire dix mécontents tous les week-ends? On a déjà fait signer trois joueurs (voir ci-dessous). On devrait encore officialiser l’une ou l’autre arrivée. Léon Benassy pourrait revenir de Tellin. Nous avons aussi contacté le frère de Gilles Schroeder, Thomas (NDLR, joueur d’Ochamps). Et on cherche aussi un gaucher, car nous n’en comptons que deux dans l’effectif (NDLR, Hayon et Joosens).


Christophe Manz, président depuis février,
 a copieusement arrosé ses ouailles


Les trois joueurs qui ont signé viennent du Namurois. C’est difficile, pour Wellin, de trouver des joueurs en province de Luxembourg?

Assez, oui. D’une part, à cause de notre situation géographique. D’autre part, parce que nos moyens sont limités. L’étiquette que le club traîne depuis plusieurs années joue peut-être également dans la tête de certains garçons. Wellin a l’image d’une équipe qui pratique le kick and rush. Je me bats pour qu’on s’en débarrasse. Taper le ballon loin devant et courir, cela ne m’intéresse pas. La preuve, dans les matches amicaux, j’interdis à mon gardien de dégager le ballon. Je l’oblige à relancer sur un défenseur.

Benjamin Wigny (gardien) et David Lion (défenseur), arrivés l’été dernier, ont dû vous combler de bonheur cette saison. Ils correspondent parfaitement à votre philosophie du football, non?

Tout à fait. Ils n’ont pas peur d’avoir le ballon dans les pieds. La possession de balle, c’est important. Quand tu as le ballon, ton adversaire ne peut pas marquer. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas utile, parfois, de balancer le ballon dans les sapins…

Vous pensez que vous pourrez continuer à développer le même jeu en première provinciale?

Oui, à condition de jouer deux fois plus vite. Le joueur qui tracte deux caravanes, il n’aura pas sa place en P1. À ce niveau, chaque erreur se paye cash.

La descente de l’an passé vous reste en travers de la gorge?

Oui, je suis revanchard. Je veux prouver que Wellin a sa place en première provinciale. Ce qui ne signifie pas qu’on s’attend à jouer les premiers rôles, évidemment. D’autant moins que la série s’annonce des plus relevées.