Huit défaites sur les neuf derniers matches et une moyenne de quatre buts concédés par sortie durant ce même laps de temps. Ce Wellin-là, s’il ne se ressaisit pas, prendra très vite la direction des soins intensifs.
À moins qu’un rebouteux ne remette d’aplomb les Jaune et Bleu d’un coup de baguette magique ? Il y a deux ans, Jérôme Grégoire avait endossé ce costume de guérisseur au soir de la dixième journée, après la démission de Bruno Meunier. Il avait transformé une équipe moribonde (8/30) en un authentique candidat au top 5. Il n’avait d’ailleurs manqué, à Nissenne and co, qu’une victoire lors de l’ultime débat à Martelange pour participer au tour final.
Thierry Jacquemart, l’actuel mentor de Wellin, a déjà manifesté par deux fois l’intention de rendre son tablier. Patrick Davreux, le président wellinois, a néanmoins demandé à son commandant de bord de rester au gouvernail. Mais si le coach namurois claquait définitivement la porte ? Eh bien soyez sûrs que Patrick Davreux aura tôt fait de sonder son ami faiseur de miracles, Jérôme Grégoire. Ce dernier, depuis qu’il a quitté Wellin il y a un an et demi, a pris du recul avec le ballon rond. « J’ai néanmoins assisté à deux matches de Wellin cette année. Je l’ai vu à l’œuvre contre Meix et au FCJLA, dit-il. Tant face aux Gaumais (5-1) que face aux Arlonais (3-0), il n’a pas eu voix au chapitre. Je pense que les Wellinois ont le potentiel pour s’en sortir. Mais je sais aussi qu’ils sont obligés d’être à 100 % pour gagner un match en P1. À mes yeux, ils sont à leur place. Ce qui m’inquiète le plus, c’est que Wellin présente la défense la plus perméable de la série. En plus, derrière, ça se resserre. Je n’enterrerais pas Martelange trop vite. Avec les retours de Cocoméri et Schweig, les Ardoisiers reviendront dans le parcours, vous verrez. »
Mais le citoyen de Lamouline serait-il prêt à enfiler le costume du sauveur, une nouvelle fois, si son copain Davreux venait à le solliciter ? «On m’a déjà posé cette question au moins trois fois,sourit-il. Raisonnablement, je devrais répondre non, pour consacrer un maximum de temps à ma famille, pour faire du sport, et perdre les 5, 6 kg que j’ai en trop. Mais je me dis aussi qu’après la trêve, il ne restera guère plus que deux mois de compétition… »
Il ne dit donc pas « non », Jérôme Grégoire. Mais ne comptez pas sur lui pour chasser Thierry Jacquemart. « Le vestiaire me manque, bien sûr, mais je sais vivre sans football, dit-il. Quand je vais me promener en VTT dans les bois de Neufchâteau avec Toon (Antoine Caron), Matson (Christophe Matz) et Pipo (Laurent Bodet), je prends un maximum de plaisir. »
S’il a ponctué sa carrière à Wellin, c’est à Libramont que Jérôme Grégoire a passé l’essentiel de sa carrière. Et il pourrait bien assister au duel qui opposera ses anciennes couleurs, dimanche. «Je vois bien un match nul, 1-1, dit-il. Ce que je pense de Libramont ? Je ne l’ai vu qu’une fois cette saison, contre Sart. Les Mauves avaient partagé, 1-1, mais ils avaient été très bien payés. Dans le jeu, il n’y avait pas photo, Sart était autrement plus costaud. Donc même s’il serait stupide d’établir un jugement sur un seul match, je ne suis pas sûr que Libramont soit prêt, aujourd’hui, à retrouver le haut de l’affiche. » ¦